l’oeil du conducteur de travaux : le réseau de chaleur DE la ville de Pau
Prestataire unique dans la pose du nouveau réseau de chaleur de la ville de Pau, SOGECA THERM poursuit l’avancée de ce chantier démarré en 2020… Romain Réa, son Conducteur de travaux vous emmène dans les coulisses de la construction de ce réseau de chaleur d’envergure au travers d’une interview dédiée.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours professionnel?
Avant d’intégrer SOGECA THERM, j’ai expérimenté l’expatriation. J’ai travaillé à Moscou comme Chef de site au sein de la société ALSTEF, dans la branche aéroportuaire. J’étais plus dans les domaines de l’électricité et de la mécanique (installation et la mise en service du tri bagage).
Je suis arrivé dans les équipes de la filiale du Groupe TELLOS en juin 2020 dans le cadre du chantier de la ville de Pau pour gérer tout particulièrement la pose de ce réseau de chaleur urbain d’une ampleur inédite.
Quelles sont les spécificités de ce chantier ?
Comme évoqué à l’instant, c’est un réseau d’une ampleur inédite qui devrait se clôturer en 2023 (hors future extension possible).
Il s’agit du plus gros réseau de chaleur de France, avant Toulouse même, qui comptabilise quant à lui plus de 36 km de réseau et dessert 15 000 logements, contre 44 km pour Pau, avec quelque 169 bâtiments à raccorder.
L’avancée du projet peut d’ailleurs être suivie sur un site internet dédié : http://agglo-pau.reseau-chaleur.com.
La taille du chantier induit de fait beaucoup d’intervenants déployés sur le terrain. Le travail s’est densifié au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Pour SOGECA THERM, nous avons démarré avec 3 équipes au début du mois de juillet, puis sommes monté à 6, pour atteindre en décembre 8 équipes travaillant sur 8 fronts différents.
Chaque équipe se compose de 3 personnes. Il y avait donc en décembre 24 personnes en action sur le chantier en simultané, auxquelles s’ajoutent 1 Conducteur de travaux, 1 Chef de chantier et 1 Assistante administrative.
Les équipes SOGECA THERM suivent la cadence des terrassiers qui nous ouvrent la voie pour la pose du réseau. À savoir que la cadence d’ouverture des tranchées est plus élevée que la cadence de pose. Concrètement, par exemple, en novembre, 2 000 mètres de tranchées ont été creusées, soit un total de 4 km de tube.
Quelles sont vos missions sur ce chantier de réseaux de chaleur ?
En tant que Conducteur de travaux, l’organisation des chantiers prend une part importante de mes tâches. Je passe notamment les commandes de consommables, gère les approvisionnements et la mise en adéquation des moyens humains et matériels en fonction des besoins du chantier. En fonction du nombre de fronts, les ressources humaines et le matériel doivent être mis en adéquation.
Ici, l’organisation est rendue plus complexe car le stockage et les livraisons se font à flux tendus car il n’est pas possible de stocker le matériel sur site au plus près des travaux.
Dans mon métier, le deuxième volet essentiel concerne la gestion de la relation client. Réunions planning, réunions de chantier, points quotidiens en cas de demandes spécifiques… Et pour permettre de fluidifier les échanges, tous les intervenants ont posté leur base de vie à côté des bureaux du client. La majorité des équipes d’encadrement ou les géomètres des sociétés intervenant sur le chantier sont sur site.
Ce projet est un chantier référence pour Engie, chargé de la DSP. Les travaux sont très cadrés et leur exigence administrative très forte.
Quels sont les points de vigilance au niveau organisationnel sur ce réseau de chaleur ?
Le chantier étant situé au cœur de la ville, il y a forcément des difficultés liées à l’arrêt de la circulation, ainsi qu’à la livraison de tubes en plein milieu de Pau.
Ensuite, le réseau est livré par tronçon. Les phases d’essais précédent ces livraisons sont un autre point important qui nécessite une attention particulière. Nous devons les anticiper. Elle démarre avec le passage de l’épreuve hydraulique. Le réseau est branché à un borne incendie avec compteur, rempli afin de purger l’air puis nous le faisons monter en pression à 37 bars ½. Un enregistrement est effectué pendant 24h à l’aide d’un manomètre. Une fois ce test réalisé, le réseau est nettoyé, vidangé puis à nouveau rempli avec de l’eau adoucie. Pour finir, un traitement anti-corrosion est appliqué.
La dernière étape se fait par la société BWT, qui procède à des analyses de la qualité de l’eau. Si tout est bon, nous pouvons valider le procès-verbal de réception.
Une 1ère livraison a été faite le 4 décembre : 125 m3 d’eau, 4,2 km de tube, 14 bâtiments (notamment l’université)
Les 2 dernières ont été faite en janvier : 118 m3 pour 2500 m de canalisation et 200m3 pour 4 km de canalisations
La sécurité fait également partie intégrante de nos points de vigilance et est une priorité pour tous !
Pour assurer la conformité du chantier en matière de sécurité, nous sommes accompagnés et encadrés par l’APAVE. Chaque jour présents sur le chantier, ils font remonter les ajustements ou les non-conformités observées sur le terrain.
Pour finir, je dirais que ce type de réseau va très certainement encore beaucoup évoluer. Des discussions autour de nouvelles extensions à venir ont été entamées pour ce grand réseau encore en devenir !
La suite est à retrouver au prochain épisode !